QUAND JESSICA S. RENCONTRA DONALD TRUMP...


Ce blogue traite habituellement des vedettes féminines qui ont déjà été cheerleaders dans leurs jeunes années.  Mais cette fois-ci, je veux parler des cheerleaders actuelles et leurs relations avec des stars.  Aux États-Unis, le mouvement #MeToo (ou #BalanceTonPorc en France) a été lancé en octobre 2017 par l'actrice américaine Alyssa Milano (photo ci-dessous).  C'est à cette période, par la voie des médias sociaux, qu'elle s'est mise à encourager toute personne victime de harcèlement ou d'agression sexuelle à dénoncer les coupables.

Depuis ce temps, le mouvement a pris une grande ampleur et s'est répandu dans plus de vingt-cinq pays à travers le monde.  Beaucoup de femmes et, dans une moindre mesure, des hommes, dans tous les domaines, non seulement dans les sphères artistiques, sportives et militaires, ont su dépasser leur peur, leur honte et leur désillusion pour briser le silence et révéler les atteintes à leur dignité et à leur intimité.

Le phénomène des hommes puissants, célèbres, et ultra-riches, abusant de leur pouvoir et de leur influence pour se croire tout permis, y compris un sous-entendu «droit de cuissage» auprès de la gent féminine, est presque vieux comme le monde.  Il relève pratiquement du règne animal.

Dans un monde supposément civilisé, cela dépasse l'entendement et le respect de la dignité humaine que des hommes comme Harvey Weinstein ou même l'actuel président des États-Unis profitent de leur statut pour abuser sexuellement des femmes en échange de faveurs (pour faire avancer leur carrière ou la détruire, si la femme se refuse à eux).



L'autre jour, j'ai entendu Janette Bertrand, -qui a énormément contribué à l'émancipation et à la libération de la femme au Québec-, parler de comment ça se passait dans les années 1950 pour ses consoeurs qui tentaient d'entrer sur le marché du travail, en ces temps où celles-ci étaient encore largement relégués au foyer dans leur rôle de mère et de ménagère.  Par exemple, pour obtenir un poste de secrétaire, il n'était pas rare que la prétendante doive coucher avec le patron !

À en croire les très nombreuses victimes dénonçant leur abuseur dans le cadre de #MeToo, les temps n'ont pas tant changé.  Il faut dire que la situation n'est pas à sens unique.  Certaines femmes ont pu faire de fausses accusations ou user de leurs charmes pour séduire ou faire chanter des hommes de pouvoir afin de promouvoir leur carrière ou se faire entretenir.

Peu importe, il est grandement temps que les choses changent et que les femmes se fassent respecter.  En espérant qu'un mouvement comme #MeToo ne s'épuise pas et devienne un coup d'épée dans l'eau.

Le sexisme, la discrimination, l'exploitation sexuelle et le phénomène de la femme-objet ont aussi affecté le domaine du cheerleading, notamment dans la Ligue Nationale de Football Américain.  Les meneuses de claques de la NFL ont récemment commencé à dénoncer leurs conditions de travail et les miettes qu'on leur donnait pour salaire.

Certaines ont même entamé des poursuites judiciaires en affirmant avoir été "pelotées" lors d'un rassemblement pour une oeuvre de charité.  D'autres encore ont demandé justice parce qu'elles affirment avoir été épiées sournoisement dans leur vestiaire par des membres des équipes de football adverses.
    

Le problème c'est aussi qu'un changement de culture doit encore s'opérer chez les jeunes femmes.  En août 2008, la Pom-Pom girl Jessica S. (photso), membre du squad de cheerleaders des Jets de New York de 2008 à 2013, s'est assise sur les genoux de Donald Trump lors d'un party de lancement de saison du club de New York -ville où le milliardaire américain en menait très large à ce moment-.  Trump la serre contre lui.  Dans quelle mesure est-ce un comportement déplacé ou non ?  Est-ce que cela faisait partie du travail ou du mandat de «relation publique» de Jessica ?

Plus tard, cette dernière posa nue pour le magazine masculin MAXIM.  Pourquoi ?  Était-ce une suite logique à ses danses sexy le long des lignes de côté du stade des Jets à New York ?  Pensait-elle faire avancer ainsi son cheminement vers la carrière de mannequin dont elle rêvait ?

#MeToo a déjà commencé à changer la manière de traiter les femmes, notamment dans les domaines du show business et du sport.  Plusieurs organisations ont carrément aboli l'utilisation de jeunes et jolies filles sexy lors de leurs événements.

On pense, entre autres, aux paddock girls qui se promenaient très courtement vêtues sur les pistes de course motorisées.  Ou des hôtesses sexy que l'on voyait dans des salons lors de congrès d'informatique ou d'automobiles.

Depuis peu, on repense également le rôle des cheerleaders dans la NFL.  Non seulement on révise leur salaire à la hausse -quoique plusieurs meneuses de claque ne gagnent pas beaucoup plus que le salaire minimum dans certains états, alors que beaucoup des footballeurs qui les côtoient empochent des salaires annuels entre cinq et trente-cinq millions de $ et que la mascotte du club peut faire $ 65 000 par saison-, mais on commence timidement à rendre moins drastique leur régime ou leur code de conduite.  



Les règles sont encore trop strictes en ce qui concerne les soins de beauté -maquillage, coiffure, propreté-, le poids sévèrement contrôlé, la façon polie de répondre aux partisans -souvent alcoolisés- qui les harcèlent et voudraient bien les déshabiller encore plus qu'elles le sont déjà !

Bien sûr, ces incidents déplorables sont heureusement rares.  Presque tous les fans de football sont respectueux à l'égard des cheerleaders.  Mais celles-ci doivent rester anonymes -pour des raisons de sécurité, on ne révèle pas leur nom de famille- pour éviter que des curieux ou des harceleurs découvrent où elles habitent et aillent les importuner.

Même lorsqu'elles ne sont pas au travail, elles doivent respecter un code vestimentaire strict -exemple : pas de jeans-, bien se tenir -croiser les jambes lorsqu'elles s'assoient-, ne pas mâcher de gomme.  Elles doivent même suivre les directives sur la façon de porter des tampons hygiéniques !


Puisqu'elles portent souvent des costumes ou des uniformes très sexy dévoilant amplement leur poitrine et leurs cuisses, elles doivent s'assurer de la fermeté et du galbe de leurs seins.  Pour respecter les normes physiques qu'on leur impose, y compris lors des auditions stressantes qu'elles doivent passer pour avoir leur place dans le squad officiel des équipes, les filles s'astreignent à des diètes sévères quand ce n'est pas de l'anorexie.

Même après la fin de leur carrière de meneuses de claque, certaines d'entre elles se retrouvent avec des problèmes sérieux de déformation morphologique, de troubles alimentaires, d'anxiété, de dépression, causés par la discipline imposée par les règlements abusifs qu'on leur à fait endurer pendant leur passage à titre de cheerleader des clubs de la prestigieuse NFL.



Les cheerleaders ont-elles encore leur place dans la Ligue Nationale de Football ?  Certains pensent que non, surtout les féministes.  Moi je crois qu'elles devraient revenir à leur pratique originale, celle qu'elles ont probablement exercé dans leurs années d'enfance ou d'adolescence, à l'école ou au collège.  Avec un uniforme plus sobre, plus traditionnel, comme celui porté par les meneuses de claque des universités.

Le vrai cheerleading c'est celui qui s'apparente à la gymnastique avec ses sauts et ses voltiges acrobatiques.  C'est un vrai sport.  La NFL l'a dénaturé pour le remplacer par de la danse.  C'est une autre forme de spectacle qui est certes agréable à voir mais qui est allé trop loin dans la démesure...