IL Y A 50 ANS, CARRIE O'BRIEN ET SES COÉQUIPIÈRES CHEERLEADERS DES COWBOYS DE DALLAS CAUSAIENT UNE COMMOTION AU TEXAS STADIUM !


TOUJOURS RECONNUES 50 ANS PLUS TARD  

50 ans après avoir causé une commotion en entrant, avec ses six coéquipières, sur le terrain de football du Texas Stadium, dans le tout nouvel uniforme de cheerleaders des Cowboys de Dallas, Carrie O'Brien est encore reconnue publiquement lors de ses traditionnelles réunions familiales au restaurant Keller's Drive-In, dans le nord-est de la ville.

Dans un reportage datant du 18 mars 2015, dans le Dallas Morning News, on peut la voir en compagnie de sa fille Katy, de sa mère Joann, et de sa soeur jumelle Sherie, avoir beaucoup de plaisir ensemble, ainsi qu'avec quelques clients du restaurant.  

Bon...disons que ce ne sont pas tous les clients du restaurant qui savent exactement qui elles sont, mais leur beauté et leur enthousiasme font en sorte que plusieurs admirateurs veulent les photographier ou demandent un selfie avec ces pétillantes blondes agitant parfois de gros pompons aux couleurs des Cowboys de Dallas.  Et les heureux clients de s'écrier : «Go Cowboys !»

UNE DATE DEVENUE HISTORIQUE

Honnêtement, en ce jour de fin d'été 1972, la foule immense de 65 000 spectateurs rassemblée au Texas Stadium était surtout impatiente de voir arriver sur le terrain son équipe de joueurs qui venait de remporter son premier Super Bowl quelques mois plus tôt.  C'était le match inaugural de cette nouvelle saison pour les champions de la NFL (National Football League).

Mais au lieu de ces gros footballeurs, dont certains pesaient près de 300 lbs, les spectateurs virent d'abord sauter sur la surface gazonnée sept splendides cheerleaders aux costumes, et aux façons de bouger, comme ils n'en avaient jamais vus !

LES SEPT ORIGINALES DE 1972

Vonceil Baker (photo ci-dessus), une des sept nouvelles cheerleaders qui précédaient les joueurs sur le terrain ce jour-là, s'est rappelée ce moment qui, elle ne pouvait pas s'en douter alors, deviendrait historique.  Car, seulement un mois plus tard, aux abords du stade, elle et ses compagnes signaient des autographes et des photos d'elles prises par des spectateurs-admirateurs... 

Lors d'une entrevue à CNN en septembre 2002, Baker se souvient : «Oui, c'était phénoménal.  Nous n'en avions aucune idée. Nous étions entrées sur le terrain et les spectateurs s'étaient levés en se demandant qu'est-ce que nous faisions là, qui nous étions, d'où nous venions, et ils sont tombés en amour avec nous, les «America's sweethearts».

Et, Vonciel, qui allait ensuite devenir hôtesse de l'air pour la compagnie Southwest Airlines, poursuit : «Nous représentions autant les Cowboys de Dallas que la ville, et le Texas.  On parlait de nous partout, dans les journaux, et tout ça; les gens disaient "avez-vous vu ces petits costumes"; "avez-vous ces coups de pieds en l'air"; "elles font du Broadway sur le terrain de football" !»


DES CHEERLEADERS ATHLÈTES

Ce n'était qu'un début, mais quel début !  Vonceil Baker et ses coéquipières s'étaient entraînées durant l'été sous la direction de la renommée chorégraphe Texie Waterman, après avoir été choisies parmi une centaine de candidates.  C'était un entraînement révolutionnaire.  Les filles devaient être en forme pour offrir des performances exigeantes sous le soleil de plomb du Texas.  En fait, on exigeait d'elles qu'elles soient de véritables athlètes.

Leur directrice, Dee Brock, en accord avec le président-directeur-général des Cowboys, Tex Schramm, avait décidé de renouveler le squad des Pom Pom Girls en rompant avec le style traditionnel de cheerleading pratiqué par les cheerleaders du club depuis leur arrivée dans la Ligue Nationale de Football en 1960-61.  

Jusqu'en 1972, c'étaient des étudiants et des étudiantes des écoles secondaires ou des collèges des alentours de Dallas qui avaient fait office de cheerleaders.  Avec un style empruntant certains mouvements de gymnastique ou d'acrobatie comme les jeunes en pratiquaient dans les écoles.


UN PATRON INNOVATEUR

Schramm (photo ci-dessus), le patron des Cowboys, avait passé trois ans au réseau de télévision CBS avant de se joindre au nouveau club de football de Dallas en 1960.  Il venait donc du monde du divertissement et du spectacle télévisé.  Il voulait donc apporter ce bagage d'expérience dans son nouveau travail chez les Cowboys.  Il voulait faire du football non seulement un sport populaire mais un divertissement, un «show».

Et les cheerleaders faisaient partie de son plan pour animer le spectacle ou le match de foot.  Dès le départ, en 1960-61, il a eu l'idée révolutionnaire d'employer des mannequins pour servir de cheerleaders.  Durant son passage à CBS, il avait remarqué que les programmes de télé, où on pouvait voir de jolies femmes, attiraient beaucoup de téléspectateurs.  Il croyait que la même formule fonctionnerait au football.  

Mais ce fut un échec.  Les mannequins n'étaient pas entraînées pour résister aux conditions climatiques du Texas et, de plus, Schramm ne les payait pas pour leurs services.  C'est pourquoi Dee Brock et le grand manitou des Cowboys durent se rabattre sur des étudiant(e)s, travaillant gratuitement, pour remplir le rôle de cheerleaders.

Tex Schramm n'était cependant pas satisfait.  Il manquait quelque chose de spectaculaire à son squad de cheerleading.


UN UNIFORME ICONIQUE

En 1967-68, les garçons furent éliminés du groupe.  Dee Brock voulait également orienter davantage les routines des cheerleaders vers la danse.  Ce qui exigeait du même coup un nouvel uniforme permettant davantage de liberté de mouvements.  Schramm ajouta que ce nouvel uniforme devait représenter le thème western des Cowboys, et qu'il devait être sexy, tout en étant de bon goût.

Une designer de mode de Dallas, Paula Van Wagoner (photo ci-dessus), fut chargée de créer l'uniforme, et elle ne mit que deux jours pour y arriver.  

Elle avait fait deux croquis d'uniformes : le premier dessin montrait un concept avec une chemise bleue attachée par une boucle sous le buste, et laissant le ventre à découvert.  Par-dessus, Van Wagoner avait dessiné une petite veste genre boléro, ornée d'étoiles (l'emblème du club et celui du Texas, surnommé le «Lone Star State».  Pour la culotte, la designer avait choisi des shorts, des "hot pants", à la mode à ce moment-là.  Un autre article de mode du temps, les bottes à gogo (go-go boots) complétaient l'attirail.

L'autre croquis présentait un modèle moins sexy.  La blouse couvrait tout le haut du corps et la culotte était dissimulée par de longues franges.  Schramm rejeta ce modèle.  La suite fait partie de l'histoire.  






LA CRÉATRICE AU PRESTIGIEUX SMITHSONIAN

Cet uniforme, qui n'avait été qu'un travail de routine pour Paula Van Wagoner, deviendrait iconique, avec, bien sûr, le concours des ravissantes cheerleaders des Cowboys.  Il a même été reconnu comme faisant partie de la culture populaire, définissant l'identité américaine, par le fameux Institut Smithsonian de Washington.

C'est ainsi que Paula Van Wagoner est entrée au prestigieux Smithsonian National Museum of American History, le 26 février 2018, avec ses petits croquis d'uniformes originaux de 1972.  Des petits croquis devenus si grands, au point d'entrer dans l'Histoire !  Une Histoire qui reconnaissait enfin l'oeuvre de l'humble designer de Dallas, après qu'elle ait été oubliée pendant 46 ans.  Pendant toutes ces années, c'est plutôt Schramm qui avait eu le mérite de sa création.

Fait troublant, madame Van Wagoner a raconté, lors de la cérémonie l'honorant au Smithsonian, qu'en 1970, une diseuse de bonne aventure de Dallas lui avait prédit qu'elle confectionnerait un uniforme qui serait connu dans le monde entier.


UNE RENOMMÉE INTERNATIONALE

Elle avait vu juste !  Grâce à la télédiffusion des matchs des Cowboys; grâce à la participation des cheerleaders à des gros shows de télé, et parce que les «America's sweethearts» se sont rendues dans plusieurs pays étrangers en soutien aux troupes de soldats américains; beaucoup de monde a pu admirer les cheerleaders des Cowboys et leur remarquable costume.

Carrie O'Brien était en tête du squad original de 1972.  Elle n'en a fait partie que pendant une saison.  Après elle, Sherie, sa soeur jumelle, a pris la relève pendant deux années (1973-1974).  Les soeurs étaient des blondes très jolies et bien qu'elles étaient jumelles, leur caractère était bien différent.

Plus jeune, pendant que Sherie était plutôt du type «Barbie» (son surnom, d'ailleurs), Carrie était plutôt une tomboy grimpant aux arbres et jouant au football.  C'est pourquoi  on l'appelait «G.I. Jane» !  En fait, en 1972, elle aurait préféré jouer sur le terrain avec les footballeurs des Cowboys, plutôt que de faire des «kicks» avec les Pom Pom Girls, le long des lignes de côté !



DES SOUVENIRS MÉMORABLES

D'ailleurs, après avoir quitté le squad, Carrie O'Brien (photo ci-dessus, en 2015) a joué pendant cinq ans avec l'équipe nationale de soccer féminin.  

Aujourd'hui photographe professionnelle, elle garde beaucoup de bons souvenirs de son année de cheerleading avec les Cowboys.  Elle a encore de vieilles photos de ce temps-là, des billets pour les matchs ($ 7.10), des articles de journaux, des lettres de partisans, des chèques de paye ($ 80 par match et six répétitions), des billets de stationnement, un ballon de football du Super Bowl, que les Cowboys avaient gagné cette année-là, et des notes de la chorégraphe Texie Waterman.

Elle n'oubliera jamais les cris et les acclamations, que leur réservaient les 65 000 spectateurs assistant aux parties des Cowboys, quand elle entrait sur le terrain avec ses coéquipières, et quand elles exécutaient leur routine à la mi-temps.  

C'était également excitant de voir évoluer de près les joueurs vedettes des Cowboys, comme le légendaire quart-arrière Roger Staubach, et l'électrisant receveur de passes Bob Hayes.  Elle a adoré travailler avec Texie Waterman, et Dee Brock, deux femmes de «classe», qu'elle admirait.

Son expérience de cheerleader, la discipline que cela exigeait, et l'essence même du cheerleading, qui est de savoir inciter les gens à encourager leur club, lui ont servie dans la vie.  Carrie pense que tout le monde devrait être un cheerleader en-dedans de soi.  Nous devrions tous nous encourager les uns les autres pour faire le bien, pour nous faire progresser, et bien réussir dans la vie.  Être des cheerleaders de coeur, des «sweethearts», à notre façon...

DES FINS DE VIE TRAGIQUES

Deux des coéquipières de 1972 de Carrie O'Brien ont connu une fin tragique.  Dolores McAda (23 juin1952-19 juin 1975, photo à droite) s'est suicidée en 1975, à l'âge de 22 ans, des suites, dit-on, d'une troublante relation amoureuse.

Anna Carpenter (3 octobre 1951 - 7 mai 2017, photo ci-dessous) a été retrouvée morte, avec son mari, à son domicile en mai 2017.  Un probable meurtre-suicide.  Elle était une productrice de vidéos, et avait été doyenne du Tyler Junior College.



Rosemary (Rosy) Hall (photo-ci-dessous), la soeur de Jerry Hall, ex-épouse du chanteur des Rolling Stones Mick Jagger, est une designer de mode qui vit à Londres.



Aux dernières nouvelles, Dixie Smith (photo ci-dessous) était une représentante des ventes pour la compagnie de construction Stonebrook Builders au Texas (dans les localités de Plano et de Frisco).



Enfin, Deanovoy Nichols (photo ci-dessous) travaillait au service à la clientèle de la compagnie de téléphone Excell, à Houston.


Dans la vidéo ci-dessous (2013), Carrie O'Brien relate, avec trois de ses coéquipières, son aventure avec les Cheerleaders des Cowboys de Dallas, en 1972.


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BIKINI AND POM POM GIRLS 


et FOOTBALL MANIA AVEC HACKSAW