HALLE BERRY : INTENSE DANS LA VIE COMME DANS LA PEAU DE SES PERSONNAGES...


Lorsque vous vivez constamment sous le feu des projecteurs et que votre statut de super star vous place dans la mire des journaux à potins, des caméras de télé ou de celles des paparazzis, chaque détail de votre vie est mis sous la loupe et prend des proportions démesurées. Mais dans le cas de la célèbre actrice Halle Berry, les hauts et les bas, les vallées et les sommets, la beauté et la laideur alternent dans sa vie de façon vertigineuse et dramatique sans que les médias aient le besoin de les amplifier ou de les exagérer. Si elle a volé si haut vers des succès éclatants dans sa vie publique, et qu'elle a songé au suicide lorsqu'elle a vécu des échecs douloureux dans sa vie privée, c'est peut-être parce qu'elle est tellement intense. Intense au cinéma au point de se prendre vraiment pour ses personnages. Au point de devenir le personnage pendant toute la durée du tournage d'un film. Intense dans son intimité au point de mourir un peu à chaque rupture amoureuse. À 44 ans, Halle s'efforce encore de trouver la sagesse ou un équilibre qui dosera à la fois les bonheurs et les malheurs qu'elle a tendance à vivre excessivement.



Ce caractère extrémiste qui pousse Halle Berry à se dépasser et à ressentir les péripéties de son existence de manière si aiguë, peut s'expliquer par les circonstances particulières dans lesquelles elle a été plongée dès son enfance. Née le 14 août 1966 à Cleveland, d'un père Afro-américain (Jerome Berry) et d'une mère immigrante blanche (Judith Hawkins) venant de Liverpool, Angleterre, la petite Halle doit composer dès ses premières années avec la vie de couple chaotique de ses parents. Sa mère est victime de violence conjugale et elle divorce de son mari alors que leur petite fille n'a que quatre ans. Halle n'a pas vraiment connu son géniteur. Travaillant comme assistant dans l'hôpital où son épouse est infirmière, il deviendra chauffeur d'autobus après son divorce. Halle ne l'a jamais revu et elle ne sait même pas s'il est toujours vivant. Élevée par sa mère dans un quartier blanc de Bedford (en Ohio), la future actrice prend conscience de sa différence raciale par les regards que font peser sur elle les élèves -tous blancs- des classes des écoles qu'elle fréquente. Bien qu'elle soit mulâtre, sa peau plus foncée la distingue des autres dans cette Amérique encore passablement raciste du début des années '70. Au plus profond de son coeur et de son âme, elle se sent afro-américaine et fière de l'être. Loin de se refermer sur elle-même et de vouloir passer inaperçue en longeant les murs des institutions scolaires où elle étudie, la jeune Berry cherche à prouver que la couleur de sa peau n'est pas un handicap ou un signe d'infériorité. Elle est très active et intense en s'impliquant dans une foule d'évènements, d'organismes ou de clubs au Bedford High School. Pour améliorer son estime personnelle et pour se valoriser aux yeux des autres élèves, elle ne sera pas seulement cheerleader mais capitaine et leader de son équipe, les "BearCats". De même, elle ne fera pas que collaborer au journal étudiant, elle en deviendra l'éditrice. Halle ne se contentera pas non plus d'être une élève parmi les autres, elle méritera le titre de présidente de sa classe. Elle excellera tant et si bien qu'elle sera sacrée "Reine" de sa promotion. Son surnom de "Hannah Little" ne l'empêche pas d'avoir de l'ambition et de rêver à une carrière d'actrice de cinéma. Loin de s'écraser devant l'adversité et les barrières qui jalonnent son enfance et son adolescente, c'est une battante prête à relever tous les défis.



Un de ces défis : participer à des concours de beauté et les gagner, même si les filles de race noire n'osent généralement pas se présenter à de telles compétions et espèrent encore moins les remporter. Halle rafle les grands honneurs à ses trois premières tentatives. En 1985, elle est élue "Miss Teen All-American". L'année suivante c'est la couronne de "Miss Ohio" qui se retrouve sur sa tête bien que Halle soit battue plus tard en finale nationale quand c'est sa blonde et voluptueuse rivale du Texas qui s'empare du titre de Miss USA en la coiffant de justesse au fil d'arrivée. Par la suite, elle deviendra la première américaine de couleur à prendre part au "Miss World Pageant" où elle doit toutefois se contenter de voir sa robe (!) gagner la compétition de la plus belle robe de soirée. Mais ces apparitions parmi les reines de beauté, et ses bonnes performances lors des entrevues visant à juger la personnalité des candidates, lui ouvrent les portes d'une carrière de mannequin.



Mademoiselle Berry a certes l'étoffe d'une top modèle, mais ce métier n'est pour elle qu'un raccourci pour réaliser son rêve de devenir actrice. D'ailleurs, elle a rapidement la chance de se faire valoir dans quelques séries télévisées. En 1989, son rôle dans la mini-série "Living Dolls" connaît une fin prématurée quand l'émission est retirée des ondes avant sa conclusion, mais la jeune actrice a eu suffisamment le temps de faire une forte impression dans le milieu télévisuel. On remarque en fait qu'elle n'acte pas vraiment, qu'elle ne joue pas seulement son rôle mais qu'elle vit littéralement dans la peau du personnage qu'elle incarne intensivement. Par exemple, pour tenir le rôle d'une droguée traînant dans les rues, elle se préparera en ne négligeant aucun détail, allant même jusqu'à refuser de prendre un bain pendant deux semaines pour mieux entrer dans la peau de son personnage. Mais cette année-là, au cours d'un tournage, Halle perd connaissance sur le plateau d'enregistrement. Diagnostic : diabète de type 1. Un obstacle supplémentaire qu'elle devra donc surmonter à la scène comme à la ville mais qui n'arrêtera pas la progression de sa carrière naissante. Deux ans passent avant qu'elle puisse faire sa grande entrée sur les écrans de cinéma grâce à Spike Lee qui lui offre un rôle dans son film JUNGLE FEVER. L'année suivante elle vole presque la vedette à Eddie Murphy en jouant à ses côtés dans BOOMERANG.



Au moment où son étoile commence à briller à Hollywood, Halle Berry est confrontée à des drames affreux dans ses relations amoureuses. Après avoir vu sa mère se faire maltraiter par son conjoint au domicile familial, "Hannah Little" subit le même sort dans ses premières expériences amoureuses à l'âge adulte. Sa liaison avec l'acteur Wesley Snipes prend fin parce qu'il la brutalise. Puis c'est au tour du chanteur Christopher Williams de la battre et de lui faire perdre l'usage de son oreille droite à 80 %. Son mariage avec le joueur de baseball David Justice au début de 1993 se terminera aussi dans la violence physique et verbale (divorce en 1997). Ébranlée par ces épisodes terribles, elle restera prostrée chez elle à Los Angeles pendant plus de deux mois, interrompant ainsi temporairement sa carrière. Elle a besoin de tout le support qu'elle peut obtenir de sa mère, de ses amis et de son psychologue pour se reprendre en mains et se ressaisir. Elle songe même au suicide mais elle ne peut se faire à l'idée que sa mère trouve son cadavre. Jamais la jeune femme ne tombera aussi bas dans son estime de soi. Elle dit se sentir comme une gomme à mâcher écrasée sous la bottine de David Justice. Le temps finit par guérir ses blessures intérieures et elle désire à nouveau aimer et être aimée. Elle rencontre aussitôt le musicien Eric Benét, qu'elle épousera en 2001 après l'avoir fréquenté pendant plusieurs années. Comme 75% des unions après un premier divorce, ce second mariage est également un échec (divorce en 2005).



Heureusement, ces déboires sentimentaux n'affectent pas son travail d'actrice. C'est dans le travail que Halle trouve refuge et réconfort. En prêtant sa vie à ses personnages, elle oublie ses ennuis personnels. En se donnant corps et âme à son métier, elle accumule les performances brillantes et se met à collectionner les mentions d'honneur, les prix, les trophées, les récompenses. En femme d'affaires alerte, sachant négocier ces coups d'éclat, celle que tous les magazines pour hommes célèbrent pour sa beauté, demande des cachets de plus en plus élevés pour ses rôles au cinéma. Consciente que ses charmes féminins sont très recherchées, elle exige des bonis importants pour en dévoiler une partie au grand écran. Elle devient une des actrices les mieux payées de l'industrie, en faisant monter la facture à plus de dix millions de dollars par film, en échange de ses services. En 1999, inspirée par une de ses idoles de jeunesse, Halle Berry brille dans le rôle de Dorothy Dandridge. Cette prestation lui vaut un Golden Globe en tant que meilleure actrice pour une mini-série télévisée (INTRODUCING DOROTHY DANDRIDGE). Trois ans plus tard c'est la consécration lorsqu'elle devient la première noire à gagner l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle de Leticia Musgrove dans MONSTER'S BALL. Elle avait décroché ce rôle après que Angela Bassett et Vanessa Williams l'eurent refusé, possiblement à cause de son caractère controversé qui a d'ailleurs valu à Berry des critiques négatives de la part de la communauté afro-américaine.



Deux accidents de voiture ont porté ombrage à sa carrière sans pouvoir cependant la ternir. Chaque fois, Berry a commis un délit de fuite en quittant précipitamment les lieux. Certaines personnes ont protesté du fait que la renommée actrice s'en soit tirée sans trop de conséquences fâcheuses en bénéficiant de la clémence discutable de la justice (trois ans de probation, $ 13 500 de frais et quelques travaux communautaires). À croire que la célébrité et la beauté pardonnent bien des offenses... Halle Berry détient d'ailleurs le record de la revue PEOPLE pour le plus grand nombre d'apparitions (15) dans son numéro "spécial beauté" publié chaque année. Julia Roberts arrive au second rang avec douze apparitions. Même après avoir pris beaucoup de poids après avoir accouché de sa fille Nahla en 2008 (durant son union libre avec le mannequin québécois Gabriel Aubry), la nouvelle maman se voit décerner le titre de "Sexiest Woman Alive" du magazine ESQUIRE. Son physique avantageux et sa personnalité de femme de tête ont aussi amené des compagnies renommées comme REVLON et VERSACE à en faire leur représentante ou leur porte-parole. Généreuse et compatissante, Halle Berry se distingue aussi en venant en aide à plusieurs oeuvres de charité. Elle s'est récemment impliquée pour défendre la cause des femmes victimes de violence conjugale.



Au cours de sa vie et de sa carrière, Halle Berry a vécu bien des incidents et des mésaventures, parfois cocasses, d'autres fois moins drôles. Parmi ces derniers, deux blessures durant le tournage des films DIE ANOTHER DAY (série James Bond) le 10 avril 2002 quand un débris de bombe fumigène l'atteint à un oeil; et en mai 2003 à Montréal quand elle se fait casser accidentellement un avant-bras durant l'enregistrement d'une scène du film GOTHIKA. Quelques temps après la naissance de sa fille, Halle reçoit un message de menace la prévenant que son bébé serait kidnappé et découpé en morceaux. Elle prend la menace au sérieux et engage des agents de sécurité. Dans un registre plus rigolo, elle a déjà raconté qu'une fois, lorsqu'elle était meneuse de claques à son école de Bedford, elle avait gardé ses sous-vêtements au lieu de les changer pour ceux faisant partie de son uniforme de cheerleader. Pendant le spectacle qu'elle donnait avec ses compagnes de l'équipe des BearCats, elle exécutait un numéro appelé "la roue de chariot" en effectuant un roulement latéral de son corps à l'aide de ses pieds et de ses mains. L'assistance put alors voir ses dessous féminins, à son grand embarras, il va sans dire ! À une autre occasion (photo ci-dessus) durant un des nombreux galas auxquels elle a participé, elle a eu la surprise de voir un de ses seins sauter hors de son décolleté ! Finalement, dans la vidéo ci-dessous, la grande actrice fait preuve d'humilité et d'un bon sens de l'humour en acceptant un prix Razzie soulignant sa mauvaise performance dans le film CATWOMAN (2004). Elle se parodie elle-même au début de son discours de remerciement en riant de sa réaction lorsqu'elle avait remporté son Oscar deux ans plus tôt.



Dans le diaporama qui suit, vous retrouverez quelques-unes des plus belles photographies de Halle Berry. Pour accompagner musicalement ces images splendides, quelle autre chanson pouvait mieux convenir que le méga succès de James Blunt, YOU'RE BEAUTIFUL. On imagine facilement ce chef-d'oeuvre dans une scène de film où Halle Berry jouerait cette jolie femme souriant à un inconnu dans un métro...





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